Considéré comme un art relativement récent et mettant à profit un savoir pointu en matière d’ingénierie mécanique, la serrurerie a pourtant traversé les âges et les époques.
Depuis la création de l’Humanité, sécuriser ses biens et les personnes a toujours suscité un intérêt appuyé chez l’Homme. Si les premiers habitants de notre planète se servaient de pierres, rondins de bois, puis de portes, les premiers systèmes de blocage étaient alors lourds et peu pratiques à l’usage.
On estime que la serrurerie telle que nous la définissons aujourd’hui date de 4000 ans avant JC, avec l’apparition conjointe de la métallurgie.
Si les plus anciennes traces de systèmes de fermeture par clé en bois nous emmènent en Egypte, il faut néanmoins attendre les romains, pour découvrir les premiers mécanismes à rotation que nous connaissons.
Utilisées pour sécuriser des coffres ou des lieux, les serrures sont alors de plus en plus sollicitées et leur nombre explose sous le règne de Louis XVI dit, « Le roi serrurier ». Le Roi de France est un vrai amateur de serrurerie, qu’il considère d’ailleurs comme le 4ème art, et encourage son développement sur tout le territoire français à travers la création de nombreux ateliers dédiés à la serrurerie. La Picardie, Vimeu en particulier, région reconnue pour ses nombreux forgerons en profite alors pour s’en faire une spécialité, et acquérir un savoir-faire qui ne se dément pas aujourd’hui encore. Héritage de cette époque, de nombreuses marques y ont encore leur siège de nos jours.
Encouragé par le pouvoir royal et les puissants du royaume, l’art de la serrurerie se perfectionne, aussi bien sur le plan technique qu’esthétique. Destinées à protéger et à conserver en sureté des biens ou des personnes, les serrures se font alors objets d’art à part entière.
Le développement des banques encourage pour sa part l’essor des coffres-forts, et les serrures à combinaisons sont alors perçues comme inviolables et symboles de sûreté.
Par la suite, l’évolution majeure de l’histoire de la serrurerie viendra d’Angleterre. En 1778, tout d’abord, avec l’invention de la serrure à gorge par George Barron, puis six ans plus tard avec la serrure à pompe que nous devons au mécanicien émérite Joseph Bramah.
La révolution industrielle connue par le monde au 19ème siècle, intensifie les perfectionnements et les demandes de serrures. Cet essor profite à de nombreuses entreprises françaises qui font alors figure de références sur le marché de la serrurerie. Fichet apparait en 1825, viendront ensuite d’autres grands noms comme Debeaurain en 1830, Vachette en 1864 ou encore Stremler à la fin du siècle (1896).
Les avancées technologiques et les nouveaux modes de consommation ont aujourd’hui transformés aussi bien les serrures que leur utilisation. Si la serrure conserve avant tout sa nature première qui est de protéger, ses évolutions prennent différentes formes. A clé, à code, à carte, à crémone ou encore à goupille, électriques ou biométriques, les serruriers les plus innovants se heurtent perpétuellement au même dilemme que les Hommes des cavernes et leurs rondins de bois ; la création d’une serrure infaillible et inviolable.